Comment gérer la période de néophobie alimentaire ?

Néophobie alimentaire : tous nos conseils

Votre enfant refuse de manger des aliments qu’il mangeait très bien jusqu’ici ? Rassurez-vous, cette phase est très fréquente chez les enfants. C’est ce qu’on appelle la néophobie alimentaire. Alors, de quoi s’agit-il exactement ? Comment réagir et quand faut-il s’en inquiéter ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir dans ce nouvel article.

Qu’est-ce que la néophobie alimentaire ?

La néophobie alimentaire est une période un peu déstabilisante pour les parents. Elle se manifeste souvent entre 18 mois et 5/6 ans. Concrètement, lorsque leur enfant traverse cette étape de son développement, il va commencer à refuser tous les aliments qu’il ne connaît pas ou qu’il n’a pas l’habitude de manger sous cette forme. En effet, s’ils avaient l’habitude de les apprécier en purée, il peut développer une néophobie alimentaire face à des aliments présentés différemment : les carottes en morceaux ou râpées, les haricots verts, la soupe… Il suffit parfois qu’une sauce ou que quelques herbes aromatiques soient ajoutées pour que votre enfant refuse catégoriquement son repas. La néophobie alimentaire peut parfois se manifester face à une même catégorie d’aliments, notamment ceux de couleur verte. Il ne s’agit en aucun cas d’un caprice mais bien d’un instinct naturel de défense face à un aliment qu’il ne reconnaît pas. La peur de manger cet aliment est donc bien réelle pour lui.

Comment réagir ? Que faire ?

Il n’est pas toujours facile pour les parents de savoir comment réagir lorsque son enfant ne mange plus bien. L’alimentation est un sujet qui suscite toujours beaucoup d’inquiétudes. Cependant, rassurez-vous, en suivant quelques conseils, cette phase passera. Montrez-vous avant tout bienveillant et à l’écoute de votre enfant.

Ne le forcez pas !

Lorsque votre enfant traverse la phase de néophobie alimentaire, essayez de ne pas vous fâcher lorsque vous êtes à table. En effet, vous ne feriez que renforcer cette aversion pour les aliments présents dans son assiette. Demandez-lui de goûter et s’il n’aime pas, essayez de savoir pourquoi. Cela lui permettra d’exprimer ses goûts tout en vous donnant quelques pistes pour les prochains repas. Continuez votre repas tranquillement et ne lui proposez pas autre chose en remplacement. Vous avez préparé ce repas et il n’y a donc rien d’autre à manger pour l’instant. Donnez-lui son dessert comme d’habitude. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas mangé son repas qu’il doit être privé de dessert.


Conseil culotté : Si votre enfant ne mange pas certains aliments, ne baissez pas les bras ! En effet, des études ont montré qu’il fallait parfois présenter un aliment entre 8 et 10 fois à un enfant avant qu’il ne l’accepte.


Impliquez-le dans la préparation des repas

Faire les courses avec votre enfant et l’impliquer dans la préparation des repas peut être une bonne idée pour traverser cette période en douceur. Ce sera l’occasion pour lui d’apprendre à connaître les aliments de saison et à les cuisiner avec vous. Il sera certainement très heureux de manger ce qu’il a préparé. Des petites tâches simples peuvent lui être confiées dans la cuisine, en fonction de son âge : mélanger avec une cuillère, verser dans un plat, éplucher des légumes… Il existe des ustensiles adaptés aux mains des tout-petits, n’hésitez pas à essayer. De plus, vous passerez un bon moment en famille.

Variez la présentation des repas

Pour accompagner au mieux votre enfant durant cette période, n’hésitez pas à varier les présentations de repas en y ajoutant un petite touche ludique. Les assiettes rigolotes ont souvent beaucoup de succès auprès des petits. Vous pouvez aussi essayer de lui mettre l’ensemble de son repas devant lui afin qu’il visualise ce qu’il va pouvoir manger. Il aura peut-être envie de déguster le dessert avant le plat mais ça n’a finalement pas d’importance. Au contraire, cela le mettra en confiance et le rassurera.

Mangez en famille

Essayez autant que possible de partager les repas avec votre enfant afin d’en faire un moment convivial. En effet, manger ensemble permet de se retrouver, de se raconter sa journée et de passer un temps de qualité en famille autour d’un bon repas. Les enfants fonctionnent aussi beaucoup par mimétisme. S’il voit que vous appréciez ce que vous mangez, il va se sentir rassuré et davantage capable de lâcher prise sur les aliments.

Valorisez ses efforts

N’hésitez pas à le féliciter lorsqu’il goûte de nouveaux aliments ou lorsqu’il termine son repas. Valorisez ses efforts autant que possible. Enfin, faites-lui confiance ! Il est très important que votre enfant respecte sa sensation de satiété. S’il n’a plus faim, il est inutile de le forcer. Mieux vaut lui apprendre à écouter et respecter son corps.

Quand faut-il s’inquiéter ?

Il est tout à fait normal qu’un enfant refuse du jour au lendemain certains aliments qu’il mangeait encore très bien avant. La néophobie alimentaire est une étape courante, qui fait partie du développement physiologique. Cependant, si votre enfant refuse systématiquement un groupe d’aliments bien précis avec des caractéristiques communes (par exemple tous les fruits ou tous les aliments mous) pendant plusieurs mois, il peut s’agir d’un trouble alimentaire pédiatrique. Ce trouble peut impacter la croissance de votre enfant ou la qualité de ses apports nutritionnels. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à en parler rapidement à un professionnel de santé, surtout si vous constatez une perte de poids chez votre enfant..

Cet article a été rédigé par Marie Mourot & Les Petits Culottés

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