Comment identifier et surmonter l'hyper parentalité ?

Comment identifier et surmonter l’hyper parentalité ?

L’hyper parentalité est un type de parentalité qui consiste à être excessivement impliqué dans la vie de ses enfants. Le comportement excessif de ces parents, bien qu’ils souhaitent le meilleur pour leurs enfants, peut conduire à un excès de contrôle et une surprotection. Cette tendance peut affecter le développement et l’autonomie de l’enfant. C’est pourquoi apprendre à lâcher prise est fondamental pour les parents comme pour les enfants. 

Qu’est-ce que l’hyper parentalité ?

L’hyper parentalité désigne une attitude parentale où l’implication des parents dans la vie de leur enfant est poussée à l’extrême. Bien que cette tendance soit généralement motivée par des intentions bienveillantes – offrir à l’enfant le meilleur et le protéger – elle peut se traduire par un contrôle excessif et une surveillance constante. 

Les parents hyper impliqués cherchent à anticiper tous les besoins de leur enfant. Ils planifient chaque minute de leur journée. Ils cherchent à éviter à tout prix les situations qui pourraient causer de la frustration, de l’ennui ou de l’échec chez l’enfant. Cette approche, malgré ses bonnes intentions, peut parfois freiner le développement de l’enfant, l’empêchant d’apprendre par lui-même et de développer son autonomie.

Les différents types d’hyper parentalité

Il existe plusieurs formes d’hyper parentalité, chacune ayant ses particularités, mais partageant toutes un point commun : vouloir contrôler le moindre détail du quotidien de l’enfant.

  • Les parents hélicoptères : Toujours autour de l’enfant, ils surveillent et interviennent constamment, anticipant tous ses besoins et ne lui laissant pas l’opportunité de se débrouiller seul.
  • Les parents bulldozer : Ils éliminent les obstacles à l’avance, aplanissant le chemin pour l’enfant. Ce comportement, bien que protecteur, prive l’enfant d’apprendre à surmonter les défis.
  • Les parents drones : Selon Bruno Humbeeck, ils cherchent à tout optimiser dans la vie de l’enfant, évitant toute expérience négative. Cette approche peut empêcher l’enfant de s’endurcir face aux réalités de la vie.
  • Les parents curling : Comme dans le sport, ils frottent le chemin devant l’enfant pour éliminer les imprévus, croyant ainsi contrôler sa trajectoire, mais sans lui permettre de s’adapter aux erreurs.

Info culottée : 

Bruno Humbeeck est un docteur en sciences de l’éducation et psychopédagogue à l’université de Mons, en Belgique. Spécialiste des relations parent-enfant, il a publié de nombreux ouvrages sur le sujet. Dans son livre Hyperparentalité : apprendre à lâcher prise pour le bien des parents et des enfants, il décrit les différentes formes d’hyper parentalité et propose des pistes pour retrouver un équilibre familial. Ses travaux sont une véritable ressource pour les parents qui souhaitent mieux comprendre leur comportement et trouver des solutions pour sortir du cercle de l’hyper contrôle.


Les causes de l’hyper parentalité

Les raisons qui mènent à l’hyper parentalité sont variées. 

Une cause fréquente est l’angoisse de la séparation : certains parents n’arrivent pas à laisser leur enfant hors de leur champ de vision. Ils ont peur que le monde extérieur soit dangereux et, de ce fait, cherchent à tout contrôler. 

L’éducation moderne, souvent empreinte de pression sociale, pousse également les parents à croire qu’ils doivent tout faire parfaitement pour garantir le meilleur avenir à leurs enfants.

Les nouvelles technologies amplifient ce phénomène. Aujourd’hui, les parents ont un accès permanent à l’enfant grâce aux téléphones portables, ce qui peut renforcer l’illusion de contrôle. Par exemple, utiliser le GPS pour tracer les déplacements de l’enfant, surveiller ses activités sur les réseaux sociaux… Toutes ces pratiques peuvent sembler rassurantes, mais elles participent à l’entretien d’une relation basée sur la surveillance.

De plus, certains parents ressentent une forte pression sociale pour offrir le meilleur à leurs enfants : la meilleure école, les meilleures activités, les meilleures compétences. Les réseaux sociaux n’aident pas, car ils renvoient souvent l’image d’une parentalité parfaite. Enfin, beaucoup de parents veulent offrir à leurs enfants ce qu’ils n’ont pas eu eux-mêmes, ce qui peut les pousser à être hyper impliqués.

Les conséquences de l’hyper parentalité sur l’enfant

Si l’intention des parents est toujours de bien faire, l’hyper parentalité peut cependant avoir des conséquences négatives sur les enfants. L’une des premières conséquences est le stress et l’anxiété. Les enfants peuvent se sentir sous pression pour répondre aux attentes élevées de leurs parents. Ils ont l’impression qu’ils doivent constamment atteindre la perfection et éviter toute erreur, ce qui peut les rendre anxieux.

Un autre effet est le manque d’autonomie. Lorsqu’un parent anticipe tous les besoins de l’enfant et prend toutes les décisions à sa place, l’enfant n’apprend pas à résoudre les problèmes par lui-même. En grandissant, il peut se retrouver décontenancé par les difficultés du monde réel, ayant été protégé de la moindre expérience désagréable. Cette surprotection peut affecter sa vie sociale et son épanouissement à l’âge adulte.

Le parent « drone », par exemple, cherche constamment à éviter toute expérience négative. Pourtant, apprendre à gérer la tristesse, la frustration, ou encore la colère est nécessaire pour développer une résilience émotionnelle. Le rôle des parents n’est pas de rendre la vie de leurs enfants parfaite, mais plutôt de leur offrir les outils pour naviguer dans un monde où tout ne se passe pas toujours comme prévu.


Info culottée : 

L’hyper-parentalité n’est pas toujours synonyme de conséquences négatives. Bien qu’elle puisse parfois freiner l’autonomie, elle peut aussi offrir aux enfants une base émotionnelle solide et renforcer une relation de confiance qui perdure à l’âge adulte. L’important, comme toujours, est de trouver un équilibre. 


Comment se libérer de l’hyper parentalité ?

Se libérer de l’hyper parentalité, c’est accepter de lâcher prise et de redonner à l’enfant la place qui lui revient. Cela peut être difficile, car un hyper parent veut naturellement le meilleur pour son enfant. Mais selon Bruno Humbeeck, l’hyper parentalité peut devenir problématique lorsqu’elle engendre des tensions et empêche l’enfant d’apprendre par lui-même.

Pour sortir de cette spirale, la première étape est de prendre du recul pour observer et analyser ses propres comportements. Posez-vous les questions suivantes : 

  • Est-ce que je cherche à contrôler tous les aspects de la vie de mon enfant ? 
  • Est-ce que je lui laisse l’opportunité de se tromper et d’apprendre de ses erreurs ?

Ensuite, lâcher prise ne veut pas dire se désintéresser, mais plutôt accepter que l’enfant a sa propre personnalité et ses propres besoins. Laisser l’enfant participer aux décisions qui le concernent, même s’il fait des erreurs, lui permettra de développer sa confiance en lui et son autonomie.

Conseils pour trouver un équilibre familial

Apprenez à aimer votre enfant pour ce qu’il est, y compris ses faiblesses et ses défauts. Chaque enfant a le droit d’être imparfait, d’échouer, de se tromper, et c’est à travers ces expériences qu’il va grandir.

Permettez à votre enfant de jouer librement, de s’ennuyer, d’interagir avec d’autres enfants sans surveillance constante. C’est dans ces moments d’autonomie que votre enfant développe sa créativité et apprend à résoudre les problèmes. Parcourez notre article Favoriser l’autonomie de l’enfant : comment faire au quotidien ? pour découvrir d’autres astuces.

Essayez de scinder votre temps en trois parties : le temps personnel, le temps familial et le temps professionnel. Laissez de la place pour vos propres loisirs. 

Rappelez-vous que le bonheur des enfants dépend aussi du bien-être des parents. Accordez-vous du temps rien que pour vous. Eviter de vous épuiser dans la recherche d’une parentalité parfaite. Et puis, quand les parents sont épanouis, l’environnement familial est plus serein !

Les Petits Culottés vous proposent d’aller plus loin dans votre réflexion sur la parentalité. Découvrez notre sélection d’ouvrages spécifiques dans l’article « Top 10 des livres sur la parentalité« .

En résumé, l’hyper parentalité n’est ni un défaut ni une maladie, mais plutôt une tendance qui a émergé avec la société moderne et le désir de bien faire. La surprotection parentale, bien qu’animée par l’amour et la bienveillance, peut freiner le développement de l’enfant. La reconnaître, apprendre à lâcher prise et trouver un équilibre entre soutien et autonomie permet d’accompagner l’enfant de manière plus sereine.

Crédit photo : © Adobe Stock