Sommaire
L’acquisition de la continence correspond à une étape charnière dans le développement du jeune enfant. Souvent redouté par les parents, le processus est pourtant naturel et dépend de l’enfant, de sa maturité physiologique, psychologique et affective. Par conséquent, comment accompagner au mieux votre bout de chou dans l’apprentissage de la propreté ? Quel comportement adopter pour aider votre enfant à devenir propre ?
Respecter le rythme de l’enfant
Un phénomène naturel et important dans la vie de bébé
Tout comme l’apprentissage de la marche, bébé sera propre en temps et en heure ! Il s’agit d’une étape majeure tout à fait naturelle qui doit être soutenue et accompagnée par l’adulte en charge de l’enfant, avec bienveillance et dans le respect de son évolution. Présenter le pot trop tôt à un tout-petit peut s’avérer contre-productif : frustrations, énervements, appréhension, perte d’estime personnelle, peur, colère, régressions…
Entre 18 et 48 mois, bébé devient « propre » !
En moyenne, bébé commence à devenir propre aux alentours de 2-3 ans. Bien entendu, cela reste une donnée indicative, chaque enfant avançant à son propre rythme.
Cependant, l’entrée imminente en maternelle peut ajouter une pression (inutile) sur l’enfant et le parent. Les vacances estivales apparaissent alors comme le meilleur moment pour devenir « propre » : il est capable d’exprimer son besoin d’aller sur le pot et de contrôler les sphincters de la vessie et de l’anus.
Mais comme tout apprentissage, cela peut prendre du temps. L’enfant commence par être « propre » la journée (continence diurne), puis il est capable de maîtriser plus ou moins rapidement (voire de manière simultanée) ses sphincters durant la nuit (continence nocturne). Là encore, il n’y a pas de règles, cela dépend de l’enfant et de son rythme.
Bébé est-il prêt ?
Afin de ne pas mettre la charrue avant les bœufs, prenez le temps d’être à l’écoute de votre bout de chou et d’observer son comportement. Certains éléments peuvent vous aider à déterminer s’il est fin prêt à aller sur le pot :
- les couches restent sèches pendant quelques heures, et ce depuis plusieurs jours ;
- il est en mesure de verbaliser ses besoins et ses envies ;
- il sait marcher et monter des marches en alternance ;
- il comprend les consignes simples ;
- il pose des questions au moment du change (pourquoi on change la couche, de quelle couleur est le caca, etc.) ;
- Il montre un intérêt certain pour le pot placé dans les toilettes, il pose des questions sur l’objet, etc.
L’important est d’y aller par étapes, sans pression aucune. N’hésitez pas à expliquer le processus à votre enfant, avec des mots clairs et justes, sans tabous : faire caca n’est ni sale ni propre, c’est quelque chose de naturel et parfaitement normal !
Favoriser son autonomie dans l’apprentissage de la propreté
La posture de l’adulte : soutien et accompagnement
Pour que l’enfant se sente en sécurité et en confiance, il est indispensable de ne rien imposer. Invitez-le à enlever lui-même sa couche-culotte, ou encore à prendre son pot, à vider ce qu’il contient dans la cuvette des w.c., à tirer la chasse d’eau, etc.
S’il ne souhaite rien faire de tout cela, ce n’est pas grave. Vous lui proposerez de nouveau un autre jour ! Vos encouragements, votre écoute, votre bienveillance et votre patience sauront lui apporter le cadre idéal pour vivre cet apprentissage avec sérénité.
Le choix d’un matériel adapté à l’enfant
Pour l’accompagner au mieux, il est important de mettre à disposition de l’enfant ce dont il a besoin. Vous pouvez faire le choix d’un pot ou d’un réducteur (à disposer sur la cuvette des w.c.).
Pour le pot, pensez à l’installer dans les toilettes ou dans la salle de bains et pas n’importe où. Faire ses besoins représente un moment d’intimité qui nécessite un lieu dédié. Si vous optez pour le réducteur, pensez au marchepied : votre enfant pourra ainsi s’installer sur la cuvette de manière autonome et adopter une position idéale.
La propreté diurne est acquise ? Pour les nuits, laissez une petite lumière allumée pour qu’il puisse se rendre facilement sur le pot.
La remarque culottée :
Pour développer son autonomie, offrez-lui la possibilité de choisir entre le réducteur et le pot, ou bien le pot qu’il préfère.
Les couches-culottes : un pas de plus vers l’autonomie
Pour votre Petit culotté, la couche-culotte en abonnement représente une transition intéressante en journée pour les prémices de la propreté, puis durant la sieste et la nuit. Elle offre une certaine indépendance à l’enfant : il peut rapidement et facilement l’enlever pour se rendre aux toilettes seul. À chaque change, n’hésitez pas à demander à votre petit trésor s’il veut aller sur le pot et jeter sa couche dans la poubelle, lui-même !
Offrir un environnement propice à l’acquisition de la continence
Une communication privilégiée
Vous souhaitez aider votre enfant dans son apprentissage de la continence ? Vous pouvez notamment commencer par verbaliser le processus, lui faire écouter des comptines sur le sujet, mais aussi utiliser la communication par les gestes pour nommer le caca, le pipi, le pot… Une communication claire et un vocable juste et adapté offriront à l’enfant une meilleure compréhension de son corps, de ses sensations et de son fonctionnement.
Pensez à valoriser les actions de votre bout de chou : ce n’est pas facile de devenir un grand ! Cependant, inutile de lui faire une remise de médaille à chaque passage aux toilettes. Vos encouragements et votre soutien suffisent ;).
La remarque culottée :
Discutez avec le personnel de la crèche ou votre assistante maternelle pour que l’accompagnement se fasse également à l’extérieur du domicile. Expliquez-leur ce que vous avez déjà mis en place, ce que vous observez, son comportement par rapport au pot, ce qui fonctionne ou pas, etc.
Le jeu pour apprendre à devenir propre
Devenir propre, un jeu d’enfants ? Apprendre en s’amusant, c’est tout de suite plus intéressant ! Voici quelques idées ludiques pour soutenir son apprentissage :
- lui faire manipuler de la pâte à modeler, de la pâte à sel, du sable magique… (avec la présence d’un adulte) ;
- lui proposer de jouer à changer la couche de son poupon, le faire aller sur son « pot » ;
- utiliser les boîtes à forme pour se familiariser avec la notion de disparition de l’objet ; l’enfant a besoin d’être rassuré : les selles s’en vont de son corps, mais ce dernier, lui, existe toujours, il ne disparaît pas ;
- lui raconter des histoires traitant du sujet et mettant en scène ses héros préférés : Tchoupi sur le pot, P’tit Loup… mais aussi des imagiers. Il existe de nombreuses références jeunesse pour l’accompagner avec douceur. Le livre De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête connaît souvent un franc succès auprès des jeunes enfants ;
- afficher un poster des routines du petit coin et les règles d’hygiène…
Votre enfant se montre intéressé par ce que contient sa couche ? Ses petits copains de la crèche commencent à aller sur le pot ? Vous voici fin prêts pour l’accompagner au mieux ! Grâce à votre soutien et vos encouragements, il vivra cette nouvelle étape avec confiance et sérénité. Pensez à demander conseil auprès de votre pédiatre ou de votre médecin généraliste pour avoir plus d’infos et d’indications personnalisées.
Sources :
https://www.inspq.qc.ca/mieux-vivre/bebe/le-developpement-de-l-enfant/apprentissage-de-la-proprete
https://lesprosdelapetiteenfance.fr/bebes-enfants/psycho-developpement/lacquisition-de-la-proprete/acquisition-de-la-proprete-le-point-de-vue-dune-psychomotricienne