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Vous êtes peut-être au début de votre grossesse et déjà la question de l’accouchement vous interpelle. Comment gérer la douleur liée à l’accouchement ? Est-il possible d’accoucher sans douleur ? Existe-t-il des méthodes ou une préparation particulière pour la maîtriser, la canaliser ? Bref, autant d’interrogations que nous vous invitons à communiquer auprès du professionnel de santé qui suit votre grossesse. Nous vous présentons ici quelques techniques et approches qui peuvent vous aider à accoucher sans douleur… ou presque.
Pourquoi l’accouchement est-il douloureux ?
Avant tout, il faut savoir qu’avoir mal, c’est normal ! Les contractions annoncent la fin de la grossesse et l’arrivée imminente de ce petit être tant attendu. Mais qui dit normale ne veut pas dire devoir la subir !
Le travail jusqu’à la dilatation complète du col et l’expulsion peuvent engendrer des douleurs, plus ou moins supportables et d’intensité variable selon les femmes. Il faut dire qu’il s’en passe des choses à ce moment-là ! Bébé qui était tranquillement au chaud commence sa descente et sa venue au monde avant de pousser son premier cri. Une telle aventure occasionne un grand bouleversement physiologique chez la future maman. Le corps se prépare lui aussi à l’arrivée de ce petit d’homme.
Rappelons que chaque femme réagit différemment face aux douleurs ressenties lors de l’accouchement. Pour certaines, celles-ci seront très vite insoutenables quand pour d’autres, elles seront quasi inexistantes. Les douleurs dans le bas du dos (contractions par les reins) sont aussi plus difficiles à contrôler. C’est ce que l’on appelle communément « accoucher par les reins ».
N’oublions pas nos amies les hormones ! Elles jouent un rôle prépondérant : ocytocine, adrénaline, endorphine, etc. Un joyeux cocktail ! Celles-ci participent activement à chaque étape de l’accouchement. Cependant, le stress et l’anxiété (liées à l’adrénaline) vont avoir tendance à inhiber la sécrétion d’ocytocine, une hormone fragile et qui endosse pourtant un rôle majeur pendant toute la durée de l’accouchement (et même après, pour faciliter le lien d’attachement mère-enfant). C’est elle notamment qui provoque les contractions de l’utérus. Cet équilibre hormonal est difficile à maintenir. Il est donc primordial d’écarter toute source de stress et de nervosité quand cela est possible.
L’info culottée :
saviez-vous que certaines femmes accouchent naturellement et sans douleur ? Elles peuvent dire merci à leurs gènes : selon une étude menée par une équipe de scientifiques de l’Université de Cambridge en 2020*, cela serait en effet dû à une variation génétique. Ce « défaut » agirait ainsi à la manière d’une péridurale naturelle ! Cela reste rare, mais ça existe ! Alors, oui, ces femmes sont clairement chanceuses.
9 techniques pour accoucher sans douleur (ou presque)
1. La pose d’un analgésique local : la péridurale
La péridurale consiste à injecter un médicament anesthésique via un cathéter placé en bas de votre dos. Cette méthode pharmacologique est la plus fréquemment utilisée pour accoucher sans douleur. La pompe à péridurale offre à la future maman la possibilité de réguler elle-même le dosage selon son envie et les recommandations du médecin anesthésiste.
Les douleurs deviennent trop aiguës ou vous vous sentez épuisée, à bout ? Le col n’est pas entièrement dilaté ? Même si vous souhaitez un accouchement dit naturel, vous avez toujours la possibilité de demander la péridurale.
2. Bouger, marcher, danser… vive le mouvement !
Rien de tel que le mouvement entre deux contractions pour atténuer la douleur ! Allons plus loin : pourquoi ne pas entamer une petite danse pendant le travail ? Cela aidera le bébé à descendre et vous permettra de vous concentrer sur le mouvement plutôt que sur la douleur. Le tout sur fond de musique bien entendu !
Accompagné d’une respiration lente et profonde, le mouvement sera votre meilleur allié. Écoutez votre corps et vos sensations. Ils vous guident.
Voici les 3 positions à privilégier pendant le travail :
- la position verticale : marcher, s’accroupir, danser… ;
- la position latérale : se positionner sur le côté pour un moment de relâchement ;
- la position en avant : pour favoriser la rotation de bébé avant d’accoucher.
La remarque culottée :
le ballon de grossesse peut être d’une très grande aide pour soulager les contractions douloureuses, faire bouger le bassin et faciliter la descente du bébé.
3. La méthode Bonapace
Il s’agit d’une méthode douce qui nous vient du Canada. Elle tient compte de l’aspect corporel et de l’aspect psychologique. Cette technique, créée par Julie Bonapace dans les années 90, repose sur le massage, la visualisation, la relaxation et le souffle. Pour l’utiliser à bon escient le jour de l’accouchement, il est nécessaire de suivre quelques cours de préparation pendant la grossesse. D’ailleurs, certaines sages-femmes sont formées à la méthode. Renseignez-vous !
4. L’hypnose
De plus en plus de professionnels de santé se forment à l’hypnose. Cette technique permet de reprendre le contrôle et de réduire sa peur de souffrir pendant l’accouchement. Elle offre un relâchement plus important et davantage de sérénité le jour J. Cependant, elle peut être contre-indiquée dans certains cas. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre praticien ou au sein de votre maternité.
5. La sophrologie
Comme l’hypnose, elle nécessite d’être pratiquée pendant la grossesse. La sophrologie va vous permettre de visualiser la naissance de manière positive et de travailler intensément sur votre souffle. L’objectif étant de vous détendre, de comprendre la douleur et de l’accueillir. Elle est synonyme de la fin de la grossesse et de la rencontre avec votre tout-petit. Vous imaginez alors cette rencontre, ce moment où vous tenez votre bébé dans les bras, etc. Tout cela dans l’objectif de mieux gérer le travail et les contractions et d’écarter le stress occasionné. Certaines sages-femmes sont formées en sophrologie et peuvent vous proposer des séances.
6. Les bienfaits de l’eau
L’eau chaude favorise la détente, aide au relâchement musculaire et facilite la descente du bébé. D’ailleurs, certaines maternités et maisons de naissance proposent des salles avec une baignoire à disposition. De plus, il est aussi possible d’accoucher dans l’eau, même si cette technique est encore peu répandue dans l’hexagone.
7. Le chant prénatal
Oui chanter aide à mieux composer avec la douleur des contractions ! Les sons graves vont permettre d’accompagner au mieux les douleurs vives et les sons aigus vont redonner de l’élan et de l’énergie à la maman pendant le travail. Consultez votre sage-femme, elle est peut-être formée à la pratique.
8. Les massages
Le futur papa peut prendre le temps de masser les zones douloureuses, notamment au début du travail pour détendre le corps et relâcher les tensions musculaires.
L’astuce culottée :
pensez à glisser une balle de tennis dans votre valise de maternité. Oui, vous avez bien lu ! Grâce à elle, votre partenaire pourra vous masser en effectuant des pressions légères à modérées en roulant la balle sur les zones sensibles.
9. Le soutien et l’environnement
Cela peut paraître tout à fait secondaire. Et pourtant, le soutien peut grandement aider la future maman à travailler sur la gestion de la douleur. Cette présence active peut venir du futur papa (massages, réconfort, encouragements…), d’un proche accompagnant, de l’équipe médicale ou d’une doula (accompagnatrice à la naissance). Vous devez vous aussi, vous sentir en confiance, écoutée, rassurée.
Plus qu’accoucher sans douleur, apprendre à l’apprivoiser
Même si la péridurale reste la solution médicamenteuse la plus utilisée pour éliminer la douleur, des solutions douces et naturelles existent pour la contenir. Aussi, plus qu’un accouchement sans douleur, il s’agit surtout de réduire son intensité en étant préparée et en restant à l’écoute de son corps et de ses ressentis. À la clé, une meilleure maîtrise de son accouchement et un comportement plus instinctif, plus actif.
En plus d’un soutien sans faille et d’un environnement propice à la relaxation du corps et de l’esprit, ces suggestions pourront vous aider à vous détendre, à vous détacher de la souffrance et à éviter que celle-ci ne vous enferme.
* Source : Étude publiée dans Cell Reports (en anglais) en juillet 2020.