La crise des 2 ans chez l'enfant appelée aussi terrible two

Comment réussir à gérer la crise des 2 ans : 7 idées

Votre tout-petit n’hésite pas à se rouler par terre pour avoir ce paquet de bonbons vu dans le distributeur ? Il s’oppose à tout ce que vous lui dites ? Il n’écoute rien de ce que vous lui demandez ? Bienvenue dans la fameuse phase des deux ans surnommée également le terrible two ! Alors, terrible, pas forcément, mais il est certain que vers l’âge de 2 ans, l’enfant vit un grand chamboulement ! Une étape souvent tumultueuse pour l’enfant, mais aussi pour les parents dont la patience est mise à rude épreuve ! Comment traverser cette période sensible sans trop d’encombres ? Comment procéder pour l’accompagner au mieux ?

Le terrible two : de quoi s’agit-il exactement ?  

La phase du Non 

Le terrible two désigne la crise identitaire que traversent les tout-petits entre 18 mois et 4 ans. Sa durée — de quelques semaines pour les uns à plusieurs mois pour d’autres — et son intensité varient d’un enfant à l’autre. 

Durant cette période charnière, l’enfant crie, s’oppose aux consignes et aux règles, vit ses émotions de manière intense, ne supporte pas la frustration et son mot préféré, c’est clairement le NON. De plus, il peut parfois se montrer agressif envers les autres. Cette phase singulière représente un entre-deux particulièrement délicat qui vient bousculer les routines mises en place et l’autorité parentale. 

Si elle est difficile à vivre pour l’enfant, cette crise du tout petit l’est aussi pour les parents qui peuvent alors se sentir submergés, eux aussi, par la culpabilité, la fatigue, l’énervement, la colère, le stress… Bref, ce n’est pas vraiment la joie ! La bonne nouvelle ? Elle contribue à développer la confiance en soi et l’autonomie de l’enfant. 

Une période sensible, mais essentielle

En effet, cette crise des deux ans et de l’affirmation de soi est une étape essentielle dans le développement de l’enfant. Et ce à tous les niveaux : physique, psychologique, affectif, émotionnel, social… Bébé grandit et comprend mieux la signification du « Je ». Il veut faire les choses par lui-même et gagner en autonomie. 

En clair, il veut affirmer ses envies, ses besoins, ses goûts. Cependant, comme le souligne le Dr Catherine Gueguen dans son livre Vivre heureux avec son enfant, le petit (jusqu’à 5-6 ans) n’a pas la capacité de prendre du recul, d’analyser la situation de se raisonner, car son cerveau supérieur qui permet ses capacités est encore très immature ; aussi, les émotions sont sens dessus dessous et peuvent être difficiles à réguler. L’enfant peut également se sentir frustré de ne pas arriver à faire ce qu’il souhaite ou obtenir ce qu’il veut. Dur dur de grandir ! Mais il est possible de l’épauler pour que ce terrible two soit vécu avec plus de sérénité.

7 idées pour traverser au mieux la crise des deux ans

1. Instaurer un cadre sécurisant

Certaines règles du quotidien peuvent être assouplies, quand d’autres doivent être suivies, notamment pour des raisons de sécurité et de respect de soi et des autres. Il est important de mettre des limites et de les expliquer de manière concise à l’enfant. Prévenez-le en amont qu’à tel ou tel endroit (par exemple, avant d’aller faire des courses), il est autorisé de faire ceci ou il est interdit de faire cela. 

N’hésitez pas à lui proposer des activités ludiques et à lui confier des « super-missions » (choisir deux oranges au magasin, porter un petit sac, etc.) pour l’accompagner dans son développement et sa quête d’autonomie. À la maison, vous pouvez également afficher à sa hauteur un poster reprenant les quelques consignes à respecter, sous la forme d’illustrations compréhensibles pour les bouts de chou.

2. Prendre du recul sur la situation

Se mettre en colère contre son enfant n’est pas une réponse adéquate à ses crises. Cela serait même contre-productif, puisque ce trop-plein émotionnel ne ferait que nourrir son désarroi et celui du parent. 

A contrario, faire preuve d’empathie, d’écoute, de respect et de soutien serait une approche bien plus efficace, notamment à moyen et long terme. N’oubliez pas que cette phase d’opposition ne dure pas et que votre enfant ne le fait pas exprès. Il grandit et cela suppose quelques bouleversements… Aussi, armez-vous de patience et ne le prenez pas personnellement : il·elle vous aime et n’a rien contre vous ! 

3. Favoriser la communication

Rappelez-vous que son cerveau est encore immature et que ses réactions ne sont que le résultat de cette métamorphose bébé-enfant. Lors d’une crise, prenez-le dans vos bras afin de le contenir et de le rassurer en le câlinant. Le contact physique est important pour le tout-petit, et ce dès la naissance (avec la pratique du peau à peau notamment). 

Une fois la crise passée, l’enfant sera plus enclin à vous écouter, qu’en plein milieu d’une colère. C’est donc le bon moment pour :

  • lui parler sans le culpabiliser ;
  • lui expliquer clairement en quoi le comportement n’est pas adapté ;
  • discuter ensemble des solutions possibles ;
  • lui poser des questions sur ce qu’il a ressenti et comment il se sent maintenant. Cela pourra l’aider à mieux comprendre ses réactions et à identifier ses émotions.

4. Encourager les comportements positifs

Votre tout-petit a réussi à débarrasser son assiette et ses couverts par lui-même ? Il a nettoyé l’eau qu’il a fait tomber de son verre de sa propre initiative ? Il a rangé ses slips dans son tiroir seul ? Relevez ses progrès et ses actions où il a pu se démarquer et faire preuve d’autonomie. Encourager ces comportements positifs lui donnera envie de les répéter davantage.

5. Proposer des activités de « décharge »

Et si parents et enfants lâchaient prise ensemble ? Quoi de plus rigolo que de voir maman et papa faire le singe avec eux (et même pour les parents !) ? 

Voici quelques petites idées pour que la crise des deux ans ne soit pas si « terrible » et soit même teintée de parties de rigolade ou de moments zen : 

  • courir ou sauter dans l’herbe dans le jardin ou dans le parc ;
  • crier en imitant les animaux sauvages et faire des grimaces ;
  • réaliser un magnifique parcours à l’aide de cartons, tapis de gym, de chaises, etc. Mettez le chrono, c’est parti !
  • effectuer des exercices de sophrologie adaptés pour toute la famille ;
  • des temps calmes avec des ateliers de yoga parent-enfant par exemple…

Cette liste, non exhaustive, vous permet d’offrir un cadre défini, dans lequel l’enfant peut extérioriser librement sa surcharge émotionnelle.

6. Préférer les consignes positives

Les sciences cognitives ont prouvé que, selon le contexte, la négation était difficile à saisir pour un enfant de deux ans. En effet, cela représente un double effort pour eux. C’est pourquoi il est préférable d’utiliser des consignes positives, brèves et intelligibles comme « marche sur le trottoir » plutôt que « ne cours pas sur le trottoir. »

De plus, les questions ouvertes sont intéressantes, puisqu’elles éviteront le sempiternel non ! Par exemple, au lieu de lui demander s’il peut ranger ses jouets dans la boîte, lui demander ce qu’il préfère ranger en premier, le camion ou le poupon ? 

La remarque culottée :
Offrir un choix (restreint) permet à l’enfant de le rendre acteur, il se sent compris et valorisé. On l’autorise ainsi à réfléchir, à prendre une décision et donc à gagner en autonomie. 

« Quand vous lui offrez un choix et lui laissez donc un espace de décision personnelle (pas question de le laisser décider de tout bien sûr), vous lui proposez de mobiliser son cerveau frontal, celui qui permet de penser, de décider, d’anticiper, de prévoir… de devenir responsable. »1

7. Ne pas négliger le sommeil du tout-petit

Un repos de qualité permet à l’enfant de se sentir plus détendu et plus concentré dans ce qu’il fait la journée. Si vous n’en aviez pas encore, pensez à mettre en place une routine du soir quotidienne et à heures fixes, qui l’aidera à s’endormir avec confiance et sérénité : brossage des dents, pyjama, histoire avant de dormir… un rituel qu’il saura apprécier (et vous aussi !). Un affichage ludique de cette routine (gommettes, magnets…) peut également être un outil de choix pour aider l’enfant à se l’approprier. 

L’info culottée :
L’exposition aux écrans avant le coucher est à proscrire afin de préserver la qualité de son sommeil et faciliter son endormissement. 

sources :

1 Isabelle Filliozat, « J’ai tout essayé » éd. Poche Marabout, page 78.
– Dr Catherine Gueguen, Vivre heureux avec son enfant; éd. Pocket
https://naitreetgrandir.com/fr/chroniques/le-terrible-two-ou-leeloo-version-t-2/