Comment prévenir et reconnaitre les signes d'un burnout maternel

Le syndrome d’épuisement maternel : prévenir et agir

Un chiffre : 34 %. Il correspond au nombre de femmes qui ont déclaré, en 2022, souffrir d’un burnout maternel, connu également sous le nom de syndrome d’épuisement maternel. Un chiffre assez effrayant, n’est-ce pas ? Pourtant, ce sujet reste encore bien trop tabou : sensation d’échec, culpabilité, honte… de la part des mamans qui se trouvent alors en souffrance. Ce burnout — qui touche aussi les papas ou co-parents — n’est pas sans conséquences sur l’épanouissement du parent, l’enfant ou encore celui de la famille. 

Aussi, parce que le bien-être des parents et de leurs petits culottés nous tient particulièrement à cœur, retrouvez dans cet article des informations sur le burnout maternel, les moyens de le reconnaître et les solutions pour le prévenir. 

Le burnout maternel : qu’est-ce que c’est ? 

Des points communs avec le burnout professionnel

À l’instar du burnout professionnel, le burnout maternel résulte de plusieurs causes tels un stress important devenu chronique, une fatigue intense (physique et/ou mentale) et une charge mentale bien trop forte, en lien ici avec la responsabilité parentale.  

Dans les deux situations, nous retrouvons cette même course à la perfection et à la performance, que peut nous imposer la société. Résultat : cette vision irréaliste de devoir être sur tous les fronts et de réussir à tout gérer (vie pro/vie perso/vie de famille/vie de couple) d’une main de maître, crée une pression énorme sur les épaules des mères de famille. 

Ainsi, plus d’une femme sur deux considère que les tâches du quotidien pèsent sur leur charge mentale, déjà conséquente. D’ailleurs, le caractère répétitif et monotone de la gestion des tâches ménagères pourrait également participer à l’apparition d’un burnout. 

Responsabilité parentale, sentiment de culpabilité, manque de soutien et d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle… Tout cela représente un terreau idéal pour faire germer un état de stress permanent et un épuisement physique et psychologique. Le burnout s’installe alors, insidieusement. 

Quels sont les signes d’un burnout maternel ?  

Toutes les mamans peuvent être sujettes au burnout maternel, qu’elles aient des tout-petits à s’occuper ou des adolescents. Une première grossesse peut en effet venir chambouler les priorités et les habitudes de vie du couple, ainsi que l’arrivée du petit deuxième. L’adolescence, quant à elle, représente une étape parfois délicate à gérer pour les parents et leurs enfants. 

Dans tous les cas, le burnout maternel peut s’immiscer de manière plus ou moins invisible, dans un premier temps. Toutefois, certains signes peuvent vous aider à le reconnaître : 

  • un profond état de fatigue physique et/ou mental (trous de mémoire, manque de concentration, étourderies…)
  • une fatigue psychique et émotionnelle ;
  • un repli sur soi ;
  • une forte irritabilité ;
  • une perte d’estime personnelle et de confiance en soi ;
  • des pensées négatives ;
  • un sentiment de culpabilité (je ne fais pas assez/trop)…

Des solutions pour prévenir le burnout parental et en sortir

Pour les mamans concernées par le burnout, il n’est pas toujours facile d’oser en parler. Pourtant, les conséquences d’un burnout peuvent être graves, tant pour la mère que pour son enfant. En effet, l’épuisement maternel peut amener à une dépression ou encore à la maltraitance. Pour ne pas vivre ces extrêmes, il est donc essentiel de le prendre en charge dès les premiers signes de fatigue et de stress. 

Favoriser le dialogue et communiquer sur sa souffrance

La communication et le dialogue sont les maîtres mots. Auprès de votre conjoint·e, d’un ami proche, d’un parent… exprimer votre mal-être ne représente en aucun cas un signe de faiblesse, bien au contraire ! C’est de cette manière que vous pourrez prendre du recul sur votre situation et faire émerger des solutions. 

Vous avez le sentiment d’assumer toute la responsabilité parentale (gestion des enfants et de la scolarité, manque d’équilibre et de temps pour vous…) ? Parlez-en afin de mettre en place un véritable plan d’action : meilleure répartition des tâches, temps de paroles en famille… votre charge mentale s’en trouvera amoindrie, un pas de plus vers votre épanouissement. 

Si votre état de fatigue, votre comportement vous inquiète, pensez également à en informer votre médecin traitant. Il pourra vous apporter des conseils et des solutions adaptées à votre situation, et au besoin vous diriger vers un psychologue, par exemple. Surtout, n’entamez pas de traitement médical sans en avoir discuté avec votre professionnel de santé en amont. 

Enfin, sachez qu’il existe également des lieux d’écoute et d’accompagnement pour vous aider à prévenir le burnout maternel ou à le surmonter. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de la PMI de votre secteur ou de votre mairie. 

Faire du bien-être maternel une priorité

Vous avez le droit de dire « stop, ça suffit » et de vous accorder du temps pour vous ! Votre épanouissement aura des répercussions positives sur vous, votre couple et votre famille. N’hésitez pas à revoir vos exigences : pour rappel, la maman (et le parent !) parfaite n’existe pas ! Et c’est très bien comme ça. 

Partagez la responsabilité parentale et les tâches du quotidien, et pour les mamans solos, n’hésitez pas à demander du soutien auprès de vos proches ou amis (écoute bienveillante, heures de baby-sitting…). Pensez également à ne pas surcharger votre planning : activités des enfants, investissement dans les associations… Dire NON n’est, là encore, aucunement une faiblesse. Il s’agit seulement de faire des choix et de revoir ses priorités. 

Laissez le sentiment de culpabilité et de honte bien loin derrière vous. Détachez-vous de cette chimère qu’est le Parent Parfait ! L’important étant de préserver votre santé, votre bien-être physique et votre santé mentale. N’hésitez pas à vous accorder des moments off durant lesquels vous vous reposez ou réalisez une activité qui vous détend, qui vous apporte de l’énergie. 

Le yoga, la sophrologie ou encore la méditation peuvent être de précieux alliés au quotidien : gestion des émotions, prise de recul, meilleure connaissance de soi, de ses ressentis, de ses besoins…

La remarque culottée : 
Pensez à inscrire ces moments rien qu’à vous dans votre planning en prenant soin qu’ils soient visibles par tous les membres de votre petite famille. 

Sources : 

Lebert-Charron, Astrid, et al. « Le syndrome de burnout ou d’épuisement maternel : une revue critique de la question », La psychiatrie de l’enfant, vol. 61, no. 2, 2018, pp. 421-441.

https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2022/04/Étude-sur-le-burn-out-maternel_Ifop-x-Malo-.pdf


Les informations contenues dans cet article ne remplacent en aucun cas les recommandations d’un professionnel de santé.