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La période des fêtes de fin d’année est synonyme de magie, de retrouvailles et de bons petits plats. Pourtant, quand on est enceinte ou qu’on allaite, ce moment peut vite devenir source de stress. La bonne nouvelle : vous pouvez profiter d’un repas de Noël gourmand tout en protégeant votre bébé. Il suffit de connaître quelques règles simples et de faire des choix éclairés. Les Petits Culottés résument dans ce guide ce que vous pouvez manger enceinte ou allaitante lors des repas de fêtes et les aliments à éviter.
Pourquoi faire attention à son alimentation enceinte ?
Pendant la grossesse, votre système immunitaire se modifie pour laisser le bébé se développer. Vous devenez plus sensible à certaines infections alimentaires qui, si elles restent souvent bénignes pour vous, peuvent être graves pour le fœtus. C’est la raison principale des recommandations parfois strictes concernant l’alimentation au cours de la grossesse.
Les médecins insistent surtout sur trois risques :
- La listériose, causée par la bactérie Listeria, qui peut se retrouver dans les fromages au lait cru, la charcuterie, les poissons fumés ou certains produits mal conservés.
- La toxoplasmose, transmise par un parasite présent dans la terre et la viande crue ou peu cuite, problématique surtout si vous n’êtes pas immunisée.
- La salmonellose, liée à des œufs crus ou mal cuits, qui peut provoquer une forte fièvre et une déshydratation chez la future maman.
Ces germes traversent plus ou moins facilement le placenta et peuvent provoquer des complications pour le bébé. D’où l’importance de la cuisson, de l’hygiène et du choix des aliments, notamment pendant les repas de fête où les mets crus et raffinés sont très présents.
Pourquoi faire attention en période d’allaitement ?
Pour l’allaitement maternel, la problématique est différente. Les bactéries alimentaires ne passent pas dans le lait maternel, mais de nombreuses molécules chimiques, elles, passent. Cela concerne principalement l’alcool, la caféine, la nicotine ou certains médicaments.
Ce que vous mangez et buvez peut donc influencer le confort de votre bébé (sommeil, agitation, digestion) et le goût de votre lait. Il ne s’agit pas de se censurer complètement, mais de garder à l’esprit que votre alimentation devient, en quelque sorte, le premier “buffet” sensoriel de votre enfant.
Les entrées : se faire plaisir sans danger
À l’apéro, on trouve souvent charcuterie, produits de la mer, tartinades et sauces maison. Enceinte, l’objectif est de limiter les aliments crus ou peu cuits, ainsi que ceux à risque de listériose. Avec quelques ajustements, vous pouvez tout de même profiter de ce moment convivial.
- À éviter enceinte : saucisson, jambon cru, rillettes et pâtés artisanaux, tarama, œufs de poisson, tartares et sushis, et fruits de mer crus (huîtres, bulots, oursins…), mayonnaise maison à base d’œufs crus.
- À privilégier : jambon blanc cuit sous vide, mini-feuilletés, toasts de légumes rôtis, verrines de légumes cuits, tapenades, houmous et crustacés bien cuits (araignée, homard, langoustine, crevette…) avec mayonnaise industrielle.
Si vous allaitez, vous pouvez réintroduire la plupart de ces aliments, à condition qu’ils soient frais et bien conservés. Restez simplement vigilante sur les quantités de graisses et de sel pour votre propre confort digestif.
Astuce culottée :
Pour trinquer sans alcool, préparez un joli verre aussi festif que celui des autres.
Eau pétillante, un trait de sirop (fleurs de sureau, grenadine, gingembre doux), quelques fruits rouges surgelés en guise de glaçons et une rondelle de citron vert. Résultat : un apéritif coloré, élégant et 100% compatible grossesse et allaitement.
Foie gras, saumon fumé et fruits de mer : faisons le point
Sur les tables de Noël, ce sont les stars incontestées. Enceinte, vous devez surtout réfléchir à leur mode de préparation et de conservation.
- Foie gras : le foie gras mi-cuit, artisanal ou fait maison est déconseillé. Préférez le foie gras en conserve ou en bocal stérilisé, cuit à haute température, beaucoup plus sûr.
- Saumon fumé et poissons fumés : Il vaut mieux les éviter crus à cause du risque de listériose. En revanche, vous pouvez utiliser du saumon fumé bien cuit dans une quiche ou des feuilletés.
- Fruits de mer : huîtres et coquillages crus sont à proscrire. Les crustacés cuits (crevettes, crabe, homard, araignée) sont possibles s’ils sont très frais et bien cuits.
En période d’allaitement, ces aliments redeviennent accessibles, à condition d’être frais et bien conservés. Si vous avez eu une intoxication alimentaire sévère, votre confort et votre énergie pour vous occuper de bébé peuvent toutefois en pâtir, donc restez prudente.
Le plat principal : la cuisson comme bouclier
Au moment du plat, les risques diminuent dès que la cuisson est suffisante. La règle d’or enceinte : tout ce qui est d’origine animale doit être bien cuit à cœur.
- Viandes et volailles : dinde, chapon, rôti de veau ou de porc, pintade… tout est permis si la viande n’est ni crue ni saignante. Évitez les gibiers rosés, le rôti de bœuf saignant et les tartares.
- Poissons : excellents pour leurs oméga-3. Choisissez-les bien cuits et limitez les gros poissons prédateurs (thon, espadon) qui concentrent davantage de métaux lourds tels que le mercure.
- Accompagnements : gratins, purées, poêlées de légumes, marrons, champignons bien cuits sont parfaits. Pour les salades ou crudités, lavez soigneusement les légumes et les herbes pour éliminer terre et parasites.
Recommandation culottée :
Afin d’éviter la contamination croisée, ne coupez jamais vos crudités avec le même couteau ou sur la même planche que la viande crue. Utilisez si possible une planche pour les aliments crus (viande, poisson) et une autre pour les aliments lavés ou cuits. Ce simple geste réduit nettement le risque de transporter des bactéries d’un aliment à l’autre.
Fromages et desserts : finir le repas en douceur
Le plateau de fromages et la bûche sont des moments très attendus. Enceinte, vous pouvez y prendre part, à condition de faire un tri.
- Fromages : bannissez les fromages au lait cru à pâte molle et les pâtes persillées. Misez sur les fromages à pâte pressée cuite (Comté, Beaufort, Gruyère, Emmental, Parmesan) et les fromages au lait pasteurisé. Pour les fromages autorisés, retirez toujours la croûte avant de les consommer, car cette dernière peut être recontaminée par Listeria durant l’affinage.
- Desserts : méfiance envers les préparations à base d’œufs crus (mousses maison, tiramisu, certaines bûches pâtissières artisanales). Privilégiez les gâteaux bien cuits, les bûches glacées industrielles, les tartes et les desserts aux fruits cuits.
En période d’allaitement, tous ces desserts sont de nouveau possibles. Surveillez simplement les quantités de sucre si vous vous sentez vite “au bout du rouleau” après les gros repas, car les pics glycémiques peuvent accentuer la fatigue.
Et côté boissons : enceinte vs allaitante
- Enceinte : l’alcool est déconseillé, quelle que soit la quantité, parce qu’il traverse la barrière placentaire et atteint directement le fœtus. Les boissons festives sans alcool (cocktails de fruits, eaux pétillantes aromatisées, bières 0.0 %, jus de tomate façon “Bloody Mary” sans alcool) sont vos alliées.
- Allaitante : l’alcool passe dans le lait, mais diminue avec le temps. Si vous souhaitez boire une coupe, donnez le sein juste avant puis attendez 2 à 3 heures par verre avant la tétée suivante. Tirer votre lait à l’avance pour la tétée d’après peut aussi être une bonne option.
Info culottée :
Le saviez-vous ? Votre lait a du goût ! Les saveurs de votre assiette se retrouvent en partie dans votre lait maternel. C’est une formidable initiation au goût pour bébé : ail, herbes aromatiques, épices douces, vanille…
Conseils pour bien digérer les repas de fête pendant la grossesse
Durant les fêtes, le but reste de se régaler… sans se sentir lourde toute la soirée. Misez sur des assiettes raisonnables, et prenez le temps de bien mâcher chaque bouchée. Votre digestion vous dira merci, surtout au cours du troisième trimestre de grossesse.
Remplissez aussi votre assiette de légumes et de fruits cuits ou bien lavés : ils apportent fibres, vitamines et aident le transit à rester régulier.
Après le repas, une courte marche ou quelques pas dans la maison peuvent soulager les ballonnements. Côté boisson, alternez eau plate et éventuellement un peu d’eau pétillante avec une pointe de citron, si vous la tolérez bien.
Enfin, installez-vous confortablement à table, le dos droit et le ventre dégagé. Évitez de vous allonger juste après avoir mangé et, la nuit, surélevez légèrement le buste si les remontées acides vous gênent.
Astuce culottée :
La période des fêtes est déjà bien chargée : organisation des repas, allers-retours dans la famille, gestion des enfants excités et course aux cadeaux de dernière minute… Avec l’abonnement couches Les Petits Culottés, plus de rupture de stock ni de paquets à transporter en urgence. Une chose en moins sur la liste !
Comment poser ses limites ?
Les fêtes ne devraient jamais être synonymes de pression. Vous avez le droit de poser vos limites et de demander des adaptations pour protéger votre santé et celle de votre bébé. Expliquez simplement à vos proches que certaines précautions sont nécessaires pour le bébé.
Par exemple : “Cette année, j’évite le cru et l’alcool pour la grossesse / l’allaitement.” La plupart des hôtes seront ravis d’ajuster un peu le menu (cuire davantage une portion de viande, prévoir un dessert bien cuit, proposer une boisson sans alcool) pour que vous vous sentiez pleinement incluse.
Vous pouvez aussi proposer d’apporter un plat ou une boisson qui vous convient. Cela vous permet de profiter du repas comme tout le monde, sans devoir vous justifier à chaque bouchée.
Avec ces repères, vous pouvez construire un menu de Noël à la fois festif, rassurant et adapté à votre situation, que vous soyez enceinte ou allaitante…
Crédit photo : © unsplash