La réeducation du périnée, indispensable après l'accouchement

Rééduquer son périnée après l’accouchement : pourquoi ? Comment ?

Après la naissance de votre “petit culotté”, il est important que votre gynécologue ou sage-femme examine votre périnée lors du rendez-vous post-natal. Le périnée a été profondément sollicité et il est nécessaire de vérifier son tonus musculaire. En effet, pour limiter le risque d’apparition de fuites urinaires ou de pathologies plus importantes, la rééducation du périnée après l’accouchement est très souvent recommandée. Est-ce réservé seulement aux femmes ayant accouché par voie basse ? Comment se passe la rééducation ? Nous vous apportons plusieurs éléments de réponse afin de mieux comprendre le pourquoi du comment !

Mais au fait, le périnée, c’est quoi exactement ?

À la découverte du périnée !

Le périnée, ou plancher pelvien, est un ensemble de muscles entrecroisés en forme de losange qui se trouve au niveau du petit bassin. Il s’étend de la symphyse pubienne jusqu’aux coccyx. Il vient entourer trois orifices : l’urètre, l’anus et le vagin. 

Malgré son rôle majeur dans notre quotidien, on ne le connaît que très peu. Et les hommes encore moins (eh oui, eux aussi en possèdent un) ! Il n’est pas rare que certaines femmes enceintes découvrent le rôle du périnée au moment de leur grossesse et comprennent alors davantage son utilité. 

Ce muscle représente une sorte d’amortisseur et de trampoline pour les organes pelviens et génitaux. Un « plancher » qui absorbe les sollicitations abdominales et qui soutient nos organes au quotidien, sans que nous nous en rendions compte. 

Ainsi, vous le contractez inconsciemment lorsque :

  • vous éternuez ;
  • vous toussez ;
  • vous éclatez de rire ;
  • vous retenez une envie pressante ;
  • vous faites du sport ;
  • vous avez des rapports sexuels…

Un muscle mis à mal pendant la grossesse

On comprend mieux pourquoi le périnée peut être fortement sollicité pendant la grossesse ! Le poids du bébé vient peser sur les articulations et les ligaments du bassin. Par conséquent, le périnée a tendance à se distendre et à se relâcher : de petites fuites urinaires peuvent alors survenir quand vous éternuez ou toussez par exemple. Soumis à rude épreuve, il remplit son rôle d’amortisseur avec plus de difficulté. Ce relâchement, qui peut être important, peut causer des douleurs au niveau des lombaires, en bas du dos et dans le bassin. 

C’est pourquoi il est important de pratiquer quelques exercices chez soi pendant la grossesse afin de maintenir un minimum de tonicité et de souplesse en vue de l’accouchement. Nous vous invitons à vous renseigner auprès de votre sage-femme ou de votre ostéopathe.

Quand commencer la rééducation du périnée ?

La rééducation aussi pour les accouchements par césarienne

Quand bébé naît par voie basse, le périnée de la maman subit un important traumatisme notamment lors de la poussée. Une déchirure ou une épisiotomie peut aussi le fragiliser. Néanmoins, les femmes qui accouchent par césarienne ne sont pas exemptes d’une rééducation ! Rappelez-vous que pendant la grossesse, les muscles périnéaux subissent : 

  • le poids du bébé ;
  • le poids du liquide amniotique ;
  • le poids du placenta ;
  • le relâchement des ligaments et des tendons.

Par conséquent, la rééducation périnéale est recommandée pour toutes les nouvelles mamans, qu’elles aient accouché par voie basse ou par césarienne !

Commencer les séances de rééducation

En règle générale, les séances de rééducation débutent un mois et demi après votre accouchement. Le plus important est de commencer quand vous vous sentez prête et disposée à les suivre. Elles sont dispensées par une sage-femme ou un.e kinésithérapeute, à vous de choisir ce qui vous convient. Prescrites par votre médecin ou votre gynécologue, les séances sont prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale (dans la limite de 10 séances). Si vous n’avez pas la possibilité de vous rendre au cabinet d’un professionnel, vous pouvez aussi vous renseigner pour les effectuer à domicile avec une sage-femme ou bien les réaliser seule à la maison. Cette dernière option conviendra mieux aux femmes ayant déjà réalisé une rééducation pour un premier accouchement. 

Si vous souffrez de fuites urinaires, la rééducation du périnée est indispensable. Dans tous les cas, elle est fortement conseillée. En effet, un plancher pelvien négligé peut favoriser l’incontinence et même une descente d’organes.


L’astuce culottée
Si vous constatez un relâchement abdominal ou la présence d’un diastasis (écartement entre les grands droits), demandez une prescription pour des séances de rééducation abdominale à réaliser une fois la rééducation périnéale terminée.


Les différentes méthodes de rééducation du périnée

Selon vos possibilités et l’état de votre périnée, il existe plusieurs techniques de rééducation. N’hésitez pas à vous renseigner sur les différentes méthodes envisageables et discutez-en avec le professionnel de santé qui vous suit. 

La technique CMP : Connaissance et Maîtrise du Périnée

Il s’agit d’une technique qui s’appuie sur la visualisation et la contraction volontaire du périnée. À travers des consignes imagées (l’entrée de la grotte, le pont-levis, une porte de placard qui se ferme, etc.), vous travaillez la tonicité de votre périnée. À chaque séance, vous apprenez à renouer avec votre corps, vos sensations et à mieux comprendre le fonctionnement de vos muscles pelviens. Vous refaites les exercices chez vous et devenez de plus en plus autonome. Cette technique peut suffire si la jeune maman a une bonne connaissance de son périnée. Sinon, l’utilisation d’une sonde peut venir compléter la rééducation de manière optionnelle.

Le Biofeedback

Le biofeedback invite la jeune maman à contracter le périnée sur la sonde introduite dans le vagin, selon la courbe proposée sur un écran. Une méthode qui permet d’acquérir une meilleure perception de ce muscle tout en restant active dans la rééducation.

La sonde à électrodes

Ici, les électrodes de la sonde diffusent un très léger courant électrique qui stimule les muscles pelviens moyens et profonds. Cette technique peut être utilisée en cas de relâchement très important ou si la maman rencontre des complications post-accouchement (comme des fuites urinaires par exemple).


La remarque culottée
Pour renforcer correctement votre périnée, pensez à bien respirer. Comme pour la grossesse et l’accouchement, concentrez-vous sur l’expiration. Vous expirez, vous contractez. 


De nouveaux réflexes à adopter pour prendre soin de son périnée

Dialoguez avec votre sage-femme ou le/la kinésithérapeute qui réalisera les séances. N’hésitez pas à lui poser des questions et à lui confier vos doutes ou craintes. Vous devez vous sentir en totale confiance, à l’aise et entendue.

Une fois les séances terminées, pensez à travailler votre périnée au quotidien : dans les transports en commun, en attendant le bus, en préparant le repas, pendant les rapports, au moment de l’expiration, etc. Attention à l’astuce du « Stop pipi » ! Comme Lea Mallet le précise dans l’article sur l’ostéopathie après l’accouchement, évitez d’utiliser cette méthode. Cela peut entraîner des douleurs ou des infections.

Pensez à surveiller votre posture en évitant les mouvements qui viennent solliciter les grands droits ou le dos (se lever trop rapidement de son lit, récupérer le cosy sans s’accroupir, prendre un livre sur une étagère sans expirer…). Des petits riens qui feront beaucoup !