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Quand on est parent de tout-petits ou même de plus grands, le quotidien devient vite une course contre la montre ! Entre les obligations personnelles et professionnelles, les trajets, les activités des uns et des autres, le burn-out parental n’est parfois pas très loin et les enfants vivent parfois un « trop plein » qui n’est pas sans conséquences : stress, perte de confiance en soi, manque de concentration, agressivité… Le slow parenting invite les parents (et les enfants) à ralentir le rythme, à revenir à l’essentiel tout en savourant l’instant présent. Envie d’en savoir plus sur cette philosophie de vie et comment la mettre en pratique ? On vous explique tout.
Les spécificités de cette parentalité « au ralenti »
« La vie est un jeu pour le petit enfant. Jouer est vital pour lui. Par le jeu, il découvre et s’approprie le monde. […] Il ne connaît pas le devoir, il ne vit pas en se disant : “ Il faut, je dois, il est l’heure.” Il n’a pas la notion du temps. Il ne vit que dans le présent. »
Dr Catherine Gueguen, pédiatre
L’essor du phénomène Slow
Les études ne cessent de le souligner, nous sommes stressés… et nos enfants aussi ! Notre société nous plonge bien souvent dans un processus action-résultats qui nous entraîne dans une quête infinie de performance. Conséquence de tout cela : nos plannings sont surchargés, les activités abondent… mais le bien-être et la vie de famille en pâtissent. Alors, forcément, appuyer sur le bouton Pause, ça fait rêver ! Le slow parenting offre la possibilité de le faire.
Cette approche trouve ses racines dans le mouvement plus global du Slow, né dans les années 80. Celui-ci s’oppose aux principes de surconsommation comme le fast food, la fast fashion et la surabondance (jouets, activités, sorties…). Au début des années 2000, le slow parenting prend forme de l’autre côté de l’Atlantique. Le fil rouge de ce mode de vie ? Ra-len-tir en famille et permettre aux enfants (et leurs parents) de se sentir plus épanouis !
Un peu de calme dans ce monde à 100 à l’heure
Quand on parle de parentalité au ralenti, cela ne signifie pas rester chez soi à ne rien faire !
On lève le pied pour se concentrer sur le moment présent et non plus sur les résultats de nos actions. Finalement, il s’agit d’aller vers plus de simplicité : moins de jouets, moins d’activités… et plus de jeux libres, de moments d’échanges authentiques et de discussions mais aussi d’ennui !
Eh oui, l’ennui est la grande crainte des parents ! Et pourtant, ce ressenti est tout à fait bénéfique : quand l’enfant ne sait pas quoi faire, il va devoir faire appel à sa créativité, son imagination. C’est ainsi qu’il découvre ce qu’il aime faire spontanément, qu’il se met à laisser libre cours à son imagination… Cela participe à son développement !
Le slow parenting n’est pas une méthode, une technique pour être un parent au top de la perfection ! L’approche permet surtout de vivre un quotidien plus épanouissant, d’approfondir sa relation avec ses enfants, de se forger des souvenirs de famille inoubliables, et de vivre ces instants précieux en pleine conscience.
Bien sûr, toute notre organisation ne peut être révolutionnée du jour au lendemain : nous avons tous des horaires à respecter, des impératifs professionnels ou personnels, des rendez-vous à planifier et à organiser, des contraintes extérieures, etc.
Le but ici est d’intégrer dans l’emploi du temps familial un peu de place pour :
- se retrouver ensemble ;
- laisser les enfants s’amuser librement ;
- se balader dans la nature et l’observer ;
- passer des temps de qualité autour d’activités simples et agréables ;
- vivre des moments où les expressions comme « Dépêche-toi ! », « On va être en retard ! » ou le sempiternel « Range ta chambre ! » sont exclues.
Le bien-être au rendez-vous pour les parents et les enfants
« Donnons-nous, donnons-leur, un vrai geste d’amour ! Pour que nos enfants deviennent des êtres à part entière… Apprenons à lâcher prise, à moins contrôler. Apprenons à leur faire et à nous faire confiance. Et prenons le temps de dialoguer pour qu’une vraie rencontre ait lieu. »
Malvina Girard, sophrologue et spécialiste en thérapie familiale, autrice du livre Le Slow Parenting
De nouvelles habitudes à adopter pour ressentir les bienfaits
Envie de vous laisser tenter par cette approche ? Sachez qu’il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour se lancer ! Dans la pratique, rien de compliqué finalement, et pourtant lâcher prise et accepter de ne pas tout contrôler est parfois plus difficile qu’on ne le pense. C’est pourtant là le principal défi à relever pour toucher du doigt un mieux-être à tous les niveaux !
La solution pour y arriver ? Instaurer de nouvelles habitudes de vie. Pas à pas, laisser de plus en plus de place aux moments de tranquillité, sans rendez-vous et sans contraintes d’horaires.
C’est bien beau sur le papier, mais quand on est parents, c’est tout de suite plus complexe !
Alors, oui il y aura forcément des ratés… et ce n’est pas grave, allez-y à votre rythme et celui de vos enfants justement ! Rappelez-vous : le résultat n’est pas le plus important.
Des bénéfices pour toute la famille
Parsemer son quotidien d’un peu plus de bonheur et de légèreté, ça vous dit ? Le slow parenting donne de bons ingrédients pour réussir cette recette. Un planning allégé sera bénéfique autant pour l’enfant que ses parents : moins de pression et de stress inutiles, une meilleure concentration, une relation parents-enfants enrichie, un lâcher-prise libérateur ; des enfants plus autonomes et impliqués, qui se sentent compris et écoutés.
La remarque culottée :
Partagez aussi avec eux les tâches de la maison, comme étendre le linge, remplir le lave-vaisselle, essuyer la table… (à adapter selon les âges). En général, ils adorent se rendre utiles ! De cette manière, ils apprennent à se faire confiance et gagnent en autonomie.
Enfin, la parentalité slow facilite la communication et l’expression des émotions, et donne des clés pour que les petits, comme les plus grands, apprennent à mieux se connaître et se comprendre.
« Et si au contraire l’adulte retrouvait, grâce à l’enfant, la nature profonde de l’être humain, qui est la vie, dans toutes ses dimensions […]. »
Dr Catherine Gueguen
⏩ Retrouvez d’autres infos et conseils pour aider votre tout-petit à gérer ses émotions dans notre article : Aider son enfant à comprendre et gérer ses émotions
Le slow parenting en pratique
Envie de mettre en application ce mode de vie dans votre quotidien ? Voici quelques idées pour passer à l’action.
Se reconnecter à la nature
Prendre l’air est toujours une bonne idée ! On se dégourdit les jambes, on admire les paysages, on part même à l’aventure parfois ! Alors, accordez-vous des pauses nature en famille un jour ou deux par semaine : un parc, un sentier de campagne, une balade en forêt ou au bord de la mer… Le pas léger, amusez-vous à reconnaître la faune et la flore, à imaginer des terrains de jeux surprenants à l’aide de simples brindilles, construisez des cabanes/bateaux de pirates insolites, faites un concours de gym dans l’herbe… Bref, vous avez compris l’idée ! Prenez le temps d’observer et d’admirer la nature… et de vous amuser.
L’idée culottée :
Vous partez vous promener avec bébé ? Utiliser une écharpe de portage ou un porte-bébé peut être une excellente idée pour bouger plus librement et vous amuser aussi avec les aînés !
Se raconter des histoires
Plongez ensemble dans des univers magiques, drôles ou insolites et partagez un doux moment en famille. Et pourquoi ne pas remettre le nez dans vos vieux albums photos ? Racontez votre histoire à vos enfants, partagez avec eux vos souvenirs… C’est un merveilleux cadeau que vous leur offrez. Et pour vous, c’est l’occasion de vous remémorer votre vie quand vous aussi, vous étiez tout petit !
Pratiquer la méditation
Les enfants adorent faire de petits exercices de méditation où ils peuvent se recentrer sur eux. Pas besoin d’être un maître en la matière : il existe aujourd’hui des supports bien pensés pour méditer sans en avoir l’air en famille, comme le livre et CD Calme et attentif comme une grenouille (à partir de 4 ans). À la clé, quelques minutes de bien-être et de zénitude. Avec bébé, la musique zen et de doux massages prodigués par papa et/ou maman sauront créer cette même bulle de détente.
Exclure les écrans le temps d’une journée
Et si vous releviez le challenge d’une journée sans écrans, le dimanche par exemple ? À la place, faites la part belle à vos envies et à celles de vos enfants : préparez tous ensemble un bon gâteau maison pour le goûter, réalisez un bricolage rigolo, donnez vie à des monstres en pâte à modeler… le tout, sans vérifier l’heure ni checker vos notifications !
Sources :
GIRARD Malvina, Le Slow Parenting, édition Eyrolles, 2018
Dr GUEGUEN Catherine, Vivre heureux avec son enfant, édition Pocket Évolution, 2017